BILANS DE LA SAISON 2018 : SÉBASTIEN CASTELLA ET JUAN BAUTISTA DANS UN MOUCHOIR DE POCHE


En 2018, ils ont été 21 matadors de toros à fouler le sable des arènes de Nîmes lors de l’une ou des deux ferias organisées dans la capitale gardoise. 20 toreros professionnels qui se sont partagés 38 oreilles et 2 queues, ouvrant 7 Portes des Consuls et 3 Porte des cuadrillas, effectuant 5 vueltas, saluant à 9 reprises, écoutant 12 silences ou encore 22 avis. Des chiffres qu’il convient d’affiner avec une précision de taille : sur les 21 matadors de toros engagés, 5 l’ont été à deux reprises et se partagent donc les cinq premières places du classement de la temporada, le nombre de trophées glanés permettant de les différencier.

Leader 2018, Sébastien Castella arrive donc en tête grâce à la queue ravie lors de la dernière Feria des Vendanges face à un toro de Núñez del Cuvillo. En deux corridas toréées, le matador biterrois a ouvert la Porte des Consuls à deux reprises, obtenant chaque fois un minimum de deux oreilles à chacun de ses toros. Un score à peu près identique – à un rabo près – pour Juan Bautista, crédité de 8 oreilles en 2 corridas, et qui a confirmé sa relation privilégiée avec le public nîmois dans cette fin de saison synonyme d’adieux, avec deux nouvelles sorties par la Porte des Consuls.

Sur la 3e marche du podium, Enrique Ponce est le premier torero espagnol de cette classification, galvanisé par la grâce du toro « Devoto », lors des dernières Vendanges, avec un rabo symbolique venant enrichir un total de 4 oreilles octroyées en 2 courses, qui se sont respectivement conclues par une Porte des cuadrillas et une Porte des Consuls. Venu pallier le forfait de l’infortuné Paco Ureña – blessé à l’œil en septembre dernier –, Andy Younès a signé une belle saison de confirmation dans les arènes qui l’ont vu prendre l’alternative il y a un peu plus d’un an : 2 corridas pour le torero arlésien, qui a ouvert la Porte des cuadrillas à Pentecôte, deux oreilles en mains, lors de l’un des cartels étoiles de la feria.

Pâle 5e avec deux corridas toréées et aucun trophée récolté, El Juli n’aura pas connu sa meilleure temporada aux arènes de Nîmes. Le public qui l’a vu débuter comme matador dans l’amphithéâtre romain espérait sans doute mieux de sa part pour ses 20 ans d’alternative. Il n’en a pas été de même avec Juan José Padilla, qui a signé des adieux émouvants, le Dimanche de Pentecôte, trois oreilles en mains synonymes de Porte des Consuls.

Le torero andalou partage cette 6e place ex-aequo avec une autre « Porte des Consuls » ; celle ouverte aux Vendanges par l’impétrant « Toñete », lui aussi récompensé de trois pavillons pour la première corrida de sa carrière. 8e, Octavio Chacón fait partie des révélations de la saison, qui, en coupant deux oreilles lors d’une corrida historique de Victorino Martín, a marqué les esprits des spectateurs. Le matador andalou devance un gruppetto de sept toreros qui ont tous obtenu un pavillon lors de leur unique engagement de la saison.

Le premier d’entre est Pepe Moral, 9e, auteur d’une partition empreinte d’héroïsme face à l’ultime toro de la temporada nîmoise, apogée d’une corrida historique de Victorino Martín. Suit Juan Leal, au sens de l’engagement notable devant le dernier toro de Partido de Resina lors de la première corrida de la Feria de Pentecôte. Il devance un autre torero arlésien, invité de dernière minute à Pentecôte, Thomas Joubert, qui a brillé lui aussi lors de la corrida de clôture, en remplacement de Paco Ureña, blessé au campo. Une corrida de Jandilla qui avait vu Álvaro Lorenzo – l’une des grandes révélations de cette saison européenne, deux ans après son alternative nîmoise – se mettre en évidence et ravir lui aussi une oreille.

13e avec une oreille coupée en une corrida toréée, Emilio De Justo a été l’une des sensations des dernières Vendanges. Un toreo profond qui s’est admirablement fondu dans les charges exigeantes des toros de Victorino Martín lors de la dernière course de la feria. Lui aussi figure au tableau d’honneur, tout comme le torero vénézuélien Jesús Enrique Colombo qui a confirmé son alternative avec la manière, une oreille en main le dimanche matin de Pentecôte.

A un Vénézuélien succède un Péruvien : leader numérique incontesté de l’Escalafón 2018, Andrés Roca Rey apparaît au 15e rang de la classification nîmoise, avec un pavillon glané lors de la corrida d’adieux de Juan José Padilla. Un autre torero latino-américain le suit de près avec le même score, Joselito Adame, auteur d’une faena étonnante en termes de style devant un toro de Virgen María aux dernières Vendanges.

Cinq matadors de toros ferment la marche avec une seule corrida toréée et point de trophée. Dans ce cas précis, les vueltas effectuées pour les quatre premiers cités les permettent de les différencier par rapport à la « lanterne rouge » qui n’a récolté que des silences et écouté même des avis. 17e ex-aequo, Román, Thomas Dufau, José María Manzanares II et Ginés Marín ont été tout proches de ravir une oreille. Particulièrement défavorisé par le tirage au sort lors de la corrida de Partido de Resina, Rafaelillo occupe le dernier rang de ce classement sans avoir pour autant totalement démérité.

Sébastien Castella heureux de sa prestation lors de son triomphe du 19 mai 2018 aux arènes de Nîmes, la première de ses deux Portes des Consuls cette saison (crédit photo : Anthony Maurin).